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Parmi tous les sujets qui me passionnent et pour lesquels j’ai de l’intérêt, le futur en fait partie. Pas le futur de l’ultra connecté à tout va, mais la projection, trouver des réponses cohérentes et trouver des vraies solutions.
Je suis tombé sur un reportage d’Arte très intéressant sur « La mobilité du futur dans nos villes ». C’est un thème qui m’intéresse car je suis souvent amené à en discuter avec mon entourage.
Je pense que vous le constatez vous-même : routes blindées, bouchons à longueur de temps sur les gros axes autoroutiers (surtout aux heures de pointe…), villes saturées en allant (ou rentrant) du travail…
Ce film tente de nous présenter des solutions venant des nouvelles technologies…
Le problème à résoudre : le trafic routier
Dans ce documentaire, ils se sont penchés sur le problème du trafic routier en ville. L’approche est celle de la solution par la nouvelle technologie et l’ultra modernisme (voitures volantes et autonomes, train autonome…).
J’avais envie de partager avec vous mon analyse car j’ai le sentiment que les solutions apportées sont plus liées au gain d’argent potentiel qu’autre chose…
La fausse solution des voitures autonomes
Le premier élément de réponse apporté se trouverait – à priori – dans les voitures autonomes. Les nouvelles technologies nous aideraient à diminuer le volume du trafic routier en ville…
Pour ma part, je pense que c’est absolument faux !
Pourquoi la voiture autonome n’est pas une bonne solution
Voici 4 éléments qui me font dire que les voitures autonomes sont une fausse solution (sans compter le problème de l’exploitation des ressources terrestres non-évoqué dans ce reportage).
1- La non-prise en compte de la surpopulation
Après visionnage, vous avez peut-être été bluffé par les belles images futuristes… Les voitures à votre disposition sur demande, la fluidité du trafic, peu de monde autour de vous… ça ne vous rappelle pas les publicités de voitures que l’on voit déjà à la TV ?
Nos intervenants aurait dû nous faire une présentation réaliste en tenant compte du nombre d’habitants dans la ville, sous un temps de pluie et avec un « trafic routier normal » (et non comme dans les pubs, où on bloque toutes les routes d’une mégalopole dans le but de faire circuler une seule bagnole pour donner envie d’acheter… Personne n’est dupe… Ces routes sont constamment saturées ! Merci le « maquillage » publicitaire…).
Je pense qu’avec ce paramètre pris en compte, leur démonstration aurait été moins sexy….
Également, quid de la population humaine qui ne fait que croître ? En 2050, les prévisions du nombre d’habitants sur Terre avoisineraient les 10 milliards ?! C’est + 2,5 milliards en comparaison avec aujourd’hui !
Donc voiture autonome ou pas, avec le nombre d’habitants (qui augmente non-stop) dans les grosses villes, de mon point de vue, le problème ne changera pas… Ce sera même pire…
2- Quel est le rapport entre autonomie et diminution du trafic ?
Je parlerai des « points positifs » après, car je suis d’accord avec l’idée du lissage qui est présenté dans le documentaire comme début de solution.
Mais ceci dit, j’ai du mal à comprendre en quoi l’intelligence artificielle ferait diminuer le trafic routier urbain…
Dans « La mobilité du futur dans nos villes » d’Arte, l’un des arguments massues qu’on essaye de nous vendre, c’est l’ultra modernisme… La nouvelle technologie ceci… L’IA par-là…
En comparaison avec le moyen-âge, on disait très certainement qu’il n’y aurait plus de problèmes de trafic dû aux calèches parce que les voitures, c’est l’évolution technologique… ça va plus vite donc pas de bouchons… Voilà où nous en sommes aujourd’hui… (c’est l’un des arguments qui nous est présenté…)
Pour moi, concernant les voitures intelligentes, le problème reste le même. La technologie automobile ne résoudra pas le problème de mobilité (sur les routes) en ville. Le problème de fond (à mon sens), c’est le nombre de voitures tout court.
3- La fausse promesse de la voiture devant chez soi
Là, on arrive sur l’un des arguments les plus bidons du reportage ! Accrochez-vous bien ! Il ne faut vraiment pas être visionnaire ou avoir un intérêt personnel à ce que le projet des voitures autonomes aboutisse pour avancer ces propos…
Ils nous expliquent, en gros, l’idée de la « non-propriété de voitures ». Plus personne ne possédera de véhicules. Il « suffira » de la commander avec son Smartphone pour que la voiture autonome nous attende devant chez nous…
Alors plusieurs choses :
1- Quel est le rapport entre le fait de ne pas posséder de voiture et le fait d’avoir moins de monde sur les routes dans ces conditions ?
2- En admettant que l’on sous-entende qu’il y aura moins de voitures en circulation, comment s’organisera-t-on pour aller au boulot à 9h si il y a une file d’attente de 50 personnes ayant commandé la voiture avant nous ?
Ubuesque comme argument…
4- Des exemples à la limite de la régression
Pour conclure dans la partie négative des voitures autonomes, l’une des dernières idées présentées dans ce reportage est la modification de l’architecture urbaine. L’idée serait de prévoir des installations de ligne de voitures autonomes… En fait, ce serait ni plus ni moins que l’équivalent des lignes de bus et des lignes de tramway…
Mais pour 1 personne ! Donc autant vous dire que la densité du trafic va drastiquement augmenter…
Quelques points positifs tout de même...
Vous l’avez compris je pense, je ne suis pas du tout pour les voitures autonomes… Ne serait-ce que pour ce problème de trafic non résoluble…
J’ai surtout l’impression que l’on essaye de nous faire avaler des couleuvres pour nous préparer à l’idée de devoir acheter (ou surtout « louer », puisque c’est à la mode) ce genre de véhicules… Autant qu’ils nous le disent clairement : « on vous imposera ça parce que les gens sont demandeurs et que la technologie l’imposera » ou « on a trouvé une nouvelle cash machine… ». Point final. Plutôt que de nous inventer n’importe quoi…
Bref ! Ceci dit, je reconnais 2 points positifs à ces véhicules du futur.
1- Le lissage du trafic routier
Effectivement, je suis d’accord avec leur argument de lissage du trafic. Il est vrai que les machines interconnectées se réguleront d’elles-mêmes. De ce fait, on évitera une partie des bouchons dus à des arrêts brutaux non nécessaires (notamment sur l’autoroute).
Mais cela n’empêchera pas 30 voitures aux sorties de bureau (aux heures de pointes) de vouloir s’insérer entre vous et le camion de devant… Ce qui créera naturellement des bouchons quoi que l’on en pense…
2- Probablement moins d’accidents
C’est peut-être le seul vrai argument (si tant est que l’on ne nous mente pas sur les chiffres) : le nombre d’accidents. Dans le documentaire, il est expliqué que la voiture autonome a parcouru 20 millions de kilomètres avec seulement 1 accident (des éraflures sur un bus).
Je passerai l’idée des bugs de réseaux qui créeraient certainement des accidents géants ou alors un arrêt complet du réseau routier…
Mais admettons ! Effectivement, il y aura sûrement moins de décès et d’accidents liés à la conduite. Et encore… ça sera sur le long terme à force de correction des programmes informatiques et de l’intelligence artificielle…
Les trains autonomes
Pour les 2 prochaines parties je serai plus court. J’avais surtout envie de partager mon avis sur les voitures autonomes.
Dans le reportage d’Arte « La mobilité du futur dans nos villes », on nous présente aussi les trains autonomes.
C’est très certainement le seul point pour lequel je suis d’accord pour ainsi dire à 100% avec eux.
L’un des intervenants parle du développement de la qualité des transports en commun. Et c’est exactement l’un des points qui fait sens pour améliorer le trafic urbain.
Les trains autonomes – étant interconnectés – pourraient être plus nombreux sur les rails. En communiquant leurs distances qui les séparent (grâce à la géolocalisation), la circulation pourrait être plus intense. Ce qui signifierait des trains plus rapprochés, plus de passage dans les gares, et donc moins d’attente.
Ce serait plus motivant d’emprunter le train dans de telles conditions (ce qui pourrait sous-entendre aussi moins de retard 😉 ).
Les véhicules volants autonomes
La dernière invention du reportage tout aussi farfelue que la première : les vols autonomes ! En gros, ce serait plus ou moins des voitures volantes.
J’ai lu certains commentaires sous la vidéo dans YouTube, et je suis d’accord avec une personne qui disait que ça s’apparentait plus à un fantasme de riche qu’autre chose…
Je ne dis pas que l’idée n’est pas sexy… Mais elle ne vaut le coup qu’à condition d’un nombre très limité de véhicules volants autonomes. Autrement dit, ça ne règlerait pas le problème du réseau routier saturé…
Plusieurs problèmes découlent aussi de cette « idée ».
Dans le reportage, l’argument avancé est que le vol serait plus rapide et moins gourmand en énergie que la voiture car le vol se fait en ligne droite.
Sur le papier, c’est vrai.
Mais on est d’accord qu’il faudra imposer des « codes du ciel » avec des couloirs aériens… Donc qu’est-ce qui fait croire à notre interlocuteur que sa ligne droite dans le ciel sera la mienne ? Il faudra donc sûrement emprunter des itinéraires imposés (comme les avions ou le tram)… La galère sera identique. Il faudra se poser à des endroits clés et finir à pied pour quitter et revenir à sa « zone d’arrêt ». Donc si il pleut sévère, on aura le même problème qu’avec un bus, un tramway ou un train.
Aussi, quid de notre ciel ? Avez-vous envie de voir (ou devrais-je dire « ne plus voir le ciel ») le ciel blindé de véhicule volant ? Avoir l’ombre de ces « vols autonomes » nous passer dessus à intervalles réguliers…
Ou encore, manquer de se prendre un vol autonome qui tombe en panne pendant que vous marchez sur le trottoir…
Au mieux, on transposera à court terme le problème routier dans le ciel…
C’est pourquoi – à part la mise en place de quelques navettes volantes – cela aura un impact minime voire quasi nul sur le trafic en ville.
La Slow Life apporte de vraies réponses
Vous comprenez aussi que – parmi les (fausses) solutions présentées – l’environnement n’est absolument pas pris en compte (en terme de consommation énergétique, d’extraction des ressources naturelles…). Pour ma part, et grâce à l’approche Slow Life, il existe de réelles solutions (facile à mettre en place mais, c’est vrai, avec peu d’argent à se faire…).
Le Télétravail
C’est très certainement le levier clé pour diminuer drastiquement la densité du trafic urbain : développer le télétravail pour les emplois qui peuvent se le permettre.
Plusieurs avantages au télétravail pour diminuer le nombre déplacements :
- Moins de personnes sur les routes,
- Donc moins de risques d’accidents,
- Moins de pollution,
- Bonus : augmentation de la qualité de vie pour les employés.
Et ce n’est qu’une liste non-exhaustive des avantages du télétravail.
Là, nous sommes d’accord, la technologie est un vrai levier majeur.
La Flexibilité des Emplois du Temps
Autre paramètre sur lequel il est possible de jouer : la flexibilité des emplois du temps !
Ce n’est pas pour rien que l’on appelle ça des « heures de pointe » (en référence certainement avec le fait de pointer ses heures). Il y a des emplois qui pourraient être également plus flexibles sur leurs horaires !
Pourquoi faire commencer la majorité des gens aux mêmes heures ? Etaler sur différents créneaux horaires les arrivés et départs dans l’entreprise permettrait aussi de fluidifier le trafic…
Le Co-Voiturage
Au lieu de dépenser des sommes astronomiques dans le développement de véhicules qui n’apportent aucune solution concrète, autant investir dans quelque chose de majeur : le co-voiturage !
Tout mettre en œuvre pour facilité, communiquer, mettre en place des actions, offrir des avantages à ceux qui optent pour le co-voiturage !
Ça coûtera moins cher que de fabriquer des voitures autonomes et ça flinguera nettement moins la planète aussi 😉
Mais c’est vrai… il n’y aura toujours pas d’argent à se faire…
Réinvestir dans les campagnes & moyennes villes
Sinon, dernière idée con, mais qui vaut aussi son pesant d’or : réinvestir dans les campagnes (et les villes de taille moyenne).
Pourquoi faudrait-il tout centraliser dans seulement 10 villes de France ? Obliger les gens à vivre les uns sur les autres pour trouver du travail… L’une des solutions vient très certainement de cet angle-là également…
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Merci d’avoir lu jusqu’au bout ! L’article était très long mais je tenais à être le plus complet possible pour vous exposer ma vision.
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2 Responses
Excellent article !
Merci Valérie ! 🙂